À l’occasion de son événement annuel de rentrée – le FDDay – France Digitale, la première association de startups révèle 251 entreprises européennes atteignant le statut de “Leading European Tech Scaleups” (LETS) en 2024. Avec ses partenaires Teneo et Vultr, France Digitale présente un mapping des champions de la tech capables d’exporter avec succès leurs innovations en générant au moins 10 millions d’euros de chiffres d’affaires à travers le monde. Cet évènement traduit-il une ambition Tech européenne à la hauteur des enjeux ?
Faire passer la Tech européenne à la vitesse supérieure ?
Ces entreprise estampillées LETS donne une bonne image de l’Europe en matière de Tech. Leurs modèles d’internationalisation varient. Certaines s’étendent d’abord aux pays voisins avant d’attaquer les US (logiciel, finance, santé). D’autres passent directement du marché national au marché américain. Ces entreprises créent de l’emploi, 60 % sont déjà rentables et les 40% restant veulent l’être dans les trois ans. Elles interviennent dans des secteurs variés.
Des questions subsistent
Il est plus facile pour une scaleup européenne de s’exporter aux US que chez ses voisins. Le marché européen est fragmenté. Malgré le marché unique, l’Europe reste composée de… 27 marchés différents. Chacun sa législation et l’ouverture d’un pays peut prendre de 3 mois à… 3 ans.
Le statut LETS met en lumière la réussite internationale des scaleups. Mais il met en lumière aussi le travail qui reste à faire. La prochaine Commission européenne veut s’atteler à ce chantier, notamment avec un régime d’autorisation permettant aux entreprises européennes d’effectuer en une seule fois l’ensemble des procédures pour tout le marché unique. La Commission européenne affiche une volonté. Pour cela, elle devra à l’avenir dépenser plus d’énergie à innover qu’à réguler.
La France bien placée
La France se démarque assez nettement dans ce mapping. 82 entreprises de l’Hexagone réalisent plus de 10 millions d’euros de chiffres d’affaires à l’international, contre 41 pour les Pays-Bas (2e) et 36 pour le Royaume-Uni (3e). Parmi les entreprises françaises citées, on retrouve notamment Blablacar, Brut, Doctolib, Malt, Partoo…
Par ailleurs, la France est le pays où les scaleups s’implantent le mieux. Pour 70 d’entre elles, la France est l’un des trois marchés plus rentables, assez loin devant l’Angleterre et l’Allemagne.
A suivre
Ces scaleups reflètent une ambition européenne en matière d’innovation. Cette ambition technologique, omniprésente dans les discours, reste à traduire dans les faits. Au-delà des incantations, la nouvelle Commission qui s’installe à Bruxelles a une tâche immense. Il faut construire une ambition Tech européenne dans un monde où pour l’instant, comme le rappelle le récent rapport Draghi, tout se joue… ailleurs.